STAPS : les vrais débouchés

Depuis 1975, l’étude du sport a investi l’université avec la filière STAPS. Sciences, éducation et, bien sûr, pratique du sport composent cette formation polyvalente. Mais le cursus est montré du doigt pour ses effectifs réputés excessifs. Alors, voie de garage ou filière d’avenir ?

staps

Le cursus STAPS, Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, s’inscrit dans le système LMD (Licence, Maîtrise, Doctorat). Seule formation dédiée au sport à l’université, elle est bien plus généraliste que les fameux brevets d’Etat délivrés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Sa vocation, aborder toutes les dimensions du sport : technique, historique, psychologique, sociologique, physiologique, biomécanique... Un tiers des horaires est ainsi consacré aux sciences, un tiers à la pratique du sport et un tiers à l’acquisition des outils de travail et à la professionnalisation, notamment par le biais de stages. Les étudiants choisissent un sport de prédilection mais ils gardent toujours une pratique polyvalente.
A sa création, la filière était destinée au professorat. Or, entre 2003 et 2006, le gouvernement a diminué de 70 % le nombre de postes de professeurs, passant de 1 330 à 400 ! Résultat, un surnombre d’étudiants encombrerait la filière STAPS, souvent qualifiée de voie de garage. Une accusation réfutée par les enseignants du cursus…


Diversification efficace
« Seul 16 % des jeunes diplômés travaillent dans le public », insiste Bertrand During, Directeur de l’UFR STAPS à l’université Paris Descartes et Président de la Conférence des Directeurs et Doyens STAPS. Devant la réduction massive du nombre de professeurs, les responsables du cursus ont, en effet, accéléré la diversification des débouchés. A la spécialisation "Education et motricité", sont venus s’ajouter "Management du sport", "Activités physiques adaptées", "Entraînement sportif" et la petite dernière, "Ergonomie du sport et performance motrice". Or, depuis cette année, les effectifs de "Management du sport" dépassent ceux d’"Education et motricité", une petite révolution pour le cursus.

Une filière garage ?
Trois ans après la sortie des études, le taux de chômage des anciens étudiants de STAPS est de 8 %, c’est inférieur à la moyenne des jeunes diplômés (étude Céreq 2005). « Nous avons l’un des meilleurs taux de professionnalisation de l’université, souligne Bertrand During. Les besoins se concentrent sur les bac +2/3. Les filières qui recrutent le plus sont l’animation, la prise en charge du vieillissement, le sport santé et le management du sport. » Le professorat, en revanche, reste le plus bouché : 4 000 étudiants passent le concours pour 400 postes ouverts, un taux qui serait cependant dans la moyenne des concours de l’Education nationale.
D’après les enseignants de STAPS, la filière aurait un avenir prometteur car les tendances du secteur sont propices au recrutement : papy-boom, professionnalisation de l’encadrement, généralisation de l’activité physique à tout type de public (enfants, personnes âgées, handicapés…). « Il est injuste de nous prendre pour cible car cette formation est loin d’être une voie de parking. Mais attention, ce n’est pas le club Med non plus ! » Allier pratique sportive et disciplines intellectuelles variées demande rigueur et organisation. Une grande partie des étudiants ne passe pas la première année d’études.

En chiffres
50

unités de formation et de recherche proposent le cursus STAPS en France.
40 700
Tel est le nombre d’étudiants en STAPS en 2006 – 2007, dont 13 500 en première année, 6 800 en master et 540 en doctorat.
40%
des étudiants de STAPS sont titulaires d’un bac S, 25 % d’un bac ES et 20 % d’un bac technique.
1/2
Près de la moitié des jeunes diplômés de STAPS accèdent en moins de 3 mois à un premier emploi qui dure plus d’un an.

Pour en savoir plus
www.jeunesse-sports.gouv.fr