Que faire sans le bac ?

S’il peut être un sésame pour la suite, le bac n’en est pas pour autant indispensable. Différentes pistes existent pour qui n’aurait pas cette ligne à son CV.

Poursuivre ses études
Le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) est « un bon tremplin pour rebondir », estime Gisèle Manchevelle, conseillère d’orientation au centre d’information et d’orientation du Mediacom à Paris. Diplôme national reconnu de niveau IV, il se prépare en un an dans la majorité des universités. Pour y prétendre, il faut soit avoir 24 ans sans autre condition, soit avoir 20 ans au moins et justifier de deux années d’activités professionnelles. Ce diplôme se décline en deux volets : le DAEU A et le DAEU B. Si le premier est plutôt littéraire, le second est davantage tourné vers les sciences. A noter que le DAEU donne aussi accès aux concours de la fonction publique.

Connaissez-vous la Capacité en droit ? Elle est accessible sans condition de diplôme à toute personne âgée de 17 ans au moins et prépare, en deux ans, aux métiers de secrétaire, de technicien juridique ou aux concours administratifs. Cette formation permet également aux non-bacheliers de poursuivre, selon leurs résultats, en études supérieures de droit. « Attention, c’est une voie exigeante. Le pourcentage de réussite oscille entre 20 et 30 % », prévient Gisèle Manchevelle.

 

Intégrer une formation professionnelle
Le BTS est une piste à ne pas écarter. Toutefois, les places sont chères, puisque les premières chaises sont d’abord accordées aux bacheliers. « Mais en alternance, les portes sont ouvertes », souligne Gisèle Manchevelle. Ce sont généralement des écoles privées hors contrat d’Etat plus souples dans leur recrutement. Mais soyez prudent, les frais de scolarité sont souvent onéreux. Il est nécessaire de bien se renseigner en amont sur le taux de réussite et les perspectives professionnelles pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Au niveau régional, la Formation complémentaire d'initiative locale (FCIL) est également une formation rapide et unique. Elle permet d'acquérir une qualification plus pointue dans un secteur en rapport avec le marché local. Si cette formation ne délivre pas de diplôme, une attestation prouve que vous l’avez bien faite. Si certaines FCIL exigent d’avoir décroché un BTS ou un CAP, certaines ne nécessitent aucun diplôme particulier.

 

Entrer dans le monde du travail
Si vous ne souhaitez plus entendre parler d’école, des filières professionnelles sont ouvertes aux non-bacheliers. Le secteur paramédical, par exemple : aide-soignant, assistance dentaire, aide médico-psychologique, ambulancier… Ces métiers sont accessibles avec un simple examen d’entrée en formation.

Même si la tendance est à une professionnalisation des métiers, l’hôtellerie, la restauration (hôtesse d'accueil, barman, réceptionniste ou croupier, etc) ou le tourisme, sont des branches qui recrutent, chaque année, des jeunes formés sur le tas. Principal critère : la motivation.

Et pourquoi pas la fonction publique ? C’est l’assurance d’une stabilité et d’une possibilité de progression. Les concours de catégorie C sont ouverts sans condition de diplôme (adjoint administratif et agent des administrations de l’Etat par exemple), aux titulaires du brevet (agents de recouvrement du trésor, surveillants de l’administration pénitentiaire), ou enfin aux titulaires de CAP ou BEP. Depuis 2002, des recrutements sans concours sont mis en place au sein de la fonction publique d’Etat dans certains corps de fonctionnaires de catégorie C. Ainsi, 104 concours de la catégorie C sont ouverts aux non-bacheliers. Et chaque année, environ 7 500 postes sont à pourvoir.

Enfin, pour les volontaires qui n’ont pas froid aux yeux, l'armée et la gendarmerie recrutent. Elles proposent plus de 400 métiers différents, de cuisinier à pilote d'engin, ainsi que les formations adaptées pour y accéder.

 

 

Bertrand Longueville