Les services à la personne : de vrais métiers
Quelles sont les raisons du dynamisme des services à la personne ?
La démographie, car les deux moteurs de ce secteur sont la petite enfance et les seniors. La France est désormais le pays qui a le plus fort taux de natalité en Europe et nous entrons dans les années papy-boom. De plus, l’espérance de vie s’allonge.
D’après vous, les services à la personne vont donc continuer à se développer ?
Oui, car les besoins sont évidents : 70 % des femmes en âge de travailler sont actives, elles doivent faire garder leurs enfants et engagent des nounous. De plus, les personnes âgées ou en situation de handicap préfèrent rester à domicile même quand elles deviennent dépendantes : elles ont donc besoin de personnels qui s’occupent d’elles… Ce sont ainsi les services qui recrutent le plus à l’heure actuelle. « L’homme toutes mains », qui fait du bricolage, est aussi très recherché. Mais les aides de confort ne sont pas en reste : les métiers de jardinier, de femme de ménage ou de professeur à domicile recrutent énormément.
Des formations sont-elles obligatoires ?
Pour la plupart des métiers, non. En revanche, il existe deux agréments pour les associations, entreprises et indépendants qui proposent des services à la personne. L’agrément simple est facultatif et sert uniquement de garantie pour le particulier. L’agrément qualité est obligatoire pour qui veut intervenir auprès de publics fragiles, quel que soit le métier.
Quels sont les enjeux du secteur ?
Le principal enjeu est de faire reconnaître qu’il s’agit de vrais métiers, pas de petits boulots, comme on le croit trop souvent. On peut progresser professionnellement dans les services à la personne, notamment grâce à la validation des acquis de l’expérience (V.A.E.). Certaines sociétés forment leurs femmes de ménage au travail écologique, installent des plateaux pour leur apprendre à repasser… ce sont de vraies qualifications. La qualité des services va s’améliorer, de même que les conditions de travail. En conséquence, les prix et salaires devraient augmenter.
Quelle est l’importance du travail au noir dans ce secteur ?
Il est encore trop présent. Six millions de Français déclarent avoir recours aux services à la personne ; on estime qu’il y en a autant qui ne le déclarent pas. Pourtant, légalement, les risques sont énormes. Et surtout, les encouragements sont tels, avec notamment les déductions fiscales et le Chèque emploi service universel, que les particuliers n’ont plus intérêt à payer au noir.
Vous êtes le directeur du Salon des services à la personne qui aura lieu du 20 au 22 novembre à Paris, quels en seront les temps forts ?
Notre Salon a pour vocation d’informer aussi bien les particuliers qui souhaitent engager quelqu’un à domicile que les professionnels du secteur. Le jeudi 20, de 14 h à 18 h, un colloque sur le plan II des services à la personne sera introduit par Laurent Wauquiez. Le soir, l’IRCEM, le groupe de protection sociale des intervenants dans les services à la personne, organisera un débat sur « La solidarité au service de la performance ». Et le vendredi, la société O2 interviendra sur le travail au noir avec une conférence sur les enjeux et remèdes.
Chiffres-clés
21
métiers sont recensés par l’Agence nationale des services à la personne, divisés en trois catégories : famille, vie quotidienne et personnes dépendantes.
1 191 000
postes seront à pourvoir d’ici 2015 dans les services aux particuliers.
15 000
organismes agréés œuvrent dans les services à la personne.
14,2 milliards
d’euros de chiffre d’affaires ont été générés par les services à la personne en 2007.
300 000
foyers français cherchent une solution pour la garde de leur enfant.
Pour en savoir plus : www.servicesalapersonne.gouv.fr