Devenir éducateur spécialisé
Plus du tiers des professionnels du secteur social exerce le métier d’éducateur spécialisé. Une seule voie peut y mener : pour entrer en formation, il faut passer le concours, soit après un baccalauréat, soit avec un diplôme d’État d’aide médico-psychologique ou d’auxiliaire de vie sociale, ce dernier cas requérant en outre cinq ans d’expérience professionnelle. Le diplôme d’État d’éducateur spécialisé se prépare ensuite en trois ans, dont quinze mois de stages pratiques.
La formation théorique s’articule autour de plusieurs axes : l’accompagnement social, la conception d’un projet éducatif, la communication professionnelle dans le milieu social, ou encore l’implication dans les partenariats entre les différents corps de métiers du secteur et les institutions. Pour chaque thème, les approches sont pluridisciplinaires, car comprendre le comportement et les difficultés rencontrées par des personnes parfois perturbées exige de s’intéresser à tous les aspects de leur vie : culture, origine sociale, situation familiale, antécédents médicaux… Pour pouvoir proposer des solutions aux problèmes, il faut avant tout être capable de les identifier.
Le rôle de l’éducateur spécialisé
C’est une fonction qui peut s’exercer dans diverses structures : de nombreuses associations, foyers d’accueil, collectivités territoriales, institutions pédagogiques ou maisons de réinsertion ont besoin des services d’éducateurs spécialisés. Les candidats doivent s’orienter selon leurs préférences en matière de public. Car le métier est très varié. L’éducateur spécialisé peut intervenir auprès de jeunes handicapés, d’adolescents délinquants ou encore d’adultes dépendants. Il aide ces publics qui rencontrent des difficultés d’intégration à s’exprimer, par exemple à travers une activité culturelle ou sportive. Il peut également participer à leur vie quotidienne, notamment en les accompagnant dans leurs repas ou leur coucher.
Les qualités humaines : une nécessité
Par définition, l’éducateur spécialisé est en contact avec des publics fragiles ou difficiles, le travail est donc éprouvant à la fois moralement et nerveusement. C’est pourquoi cette profession est déconseillée aux personnes trop sensibles ou incapables de se distancer de leur travail : pas facile de rentrer à la maison après s’être occupé d’enfants handicapés toute la journée et de profiter de sa soirée en oubliant leur détresse.
La personnalité d’un éducateur spécialisé s’articule autour d’un subtil équilibre entre patience et fermeté. Les publics dont il s’occupe, dépendant émotionnellement, mentalement ou physiquement, exigent en effet de faire preuve de compassion… tout en conservant un certain détachement afin de ne pas se laisser manipuler par les émotions. Il doit aussi être capable de travailler en équipe puisqu’il exerce son métier en collaboration avec des enseignants, des psychologues, ou d’autres travailleurs sociaux. Enfin, la capacité à gérer les conflits et l’agressivité est absolument nécessaire afin de désamorcer les situations à problèmes et d’assurer la cohésion dans un groupe fragile.
Chiffres-clés
37,4 %
des professionnels de l’action sociale sont éducateurs spécialisés.
32 %
des professionnels de l’action culturelle, sociale et sportive avaient moins de 30 ans en 2002.
65 %
des professionnels de l’action culturelle, sociale et sportive sont des femmes.
525 000
professionnels étaient recensés dans le secteur social en 2002.
27 %
des salariés du social exercent à temps partiel.
